2020 - ¨PREMIER LIVRE - nom Monique CLOTURAT
Réécriture d'un premier roman
commercialisé sous le nom de Monique CLOTURAT
chez les éditions FILOSPHERE
ainsi que chez AMAZON, La FNAC et chez de nombreux libraires figurant sur internet.
Présentation :
Un roman dans un roman, dont on se demande qui l’a écrit, l’auteure ou la narratrice ?
Un mystère va amener celle-ci de Paris à Marrakech, sur les traces d’un homme mystérieux aperçu sur une vieille photo. Puis une aventure, et une enquête qui la concerne peut-être elle-même et sa famille, plus qu’elle ne le croit. Mais à son retour à Paris, une fois résolu, ce mystère ne deviendra que le début d’une autre quête, voire d’une renaissance pour l’auteure elle-même.
Mais celle-ci hésite : doit-elle réécrire son livre déjà édité auparavant ? Doit-elle y narrer jusqu’à ses amours ?
Ce défi, elle va finalement le relever et en démontrer la pertinence.
Ce livre en est la preuve.
Extrait : Pages 5 et 6
Ce matin, la personne chargée de la distribution du courrier
a déposé dans ma boîte aux lettres un exemplaire du premier roman
pour adultes que je viens de publier.
Jusqu’à présent, je m’étais surtout spécialisée dans les livres destinés
aux enfants. En examinant les poupées gigognes bleues qui occupent
tout l’espace sur la couverture, tout en accordant suffisamment de place
au titre et à mon nom d’auteure, j’éprouve une émotion indéfinissable.
Celle que ressent n’importe quel écrivain quand il découvre pour
la première fois son ouvrage achevé, résultat de plusieurs mois ou
plusieurs années de labeur. Je tourne les pages avec la lenteur de celle
qui s’étonne encore d’avoir exprimé autant d’idées dans un livre.
La sonnerie du téléphone m’arrache à cette réflexion.
Dans l’appareil, mon éditeur débite avec toujours autant de volubilité
l’essentiel du message qu’il a à me transmettre :
— Comment allez-vous, Stéphanie ?
— Bien, je vous remercie. Je viens de recevoir mon roman.
— Parfait ! Mon équipe a créé hier votre site sur Internet. Vous tapez
le mot « Merly » pour l’ouvrir. Quelques librairies avec lesquelles
nous travaillons ont accepté de proposer votre ouvrage. Plus tard, nous
lancerons une campagne publicitaire. Nous veillerons à ce que les
deux publics se rencontrent. Excusez-moi, je dois prendre une autre
communication sur ma ligne privée. À plus tard, chère auteure.
Après avoir échangé quelques formules de politesse avec mon
interlocuteur, je posai délicatement le téléphone au milieu des
documents éparpillés sur mon bureau.
À proximité, mon vieil ordinateur allumé attend que je tape le terme
magique « Merly ».
5
De singuliers sentiments m’assaillent : la curiosité, la fierté, le plaisir,
mais aussi la peur, beaucoup de peur.
Devant l’écran, je songe aux propos enflammés de mon éditeur qui
affirmait, au début de cette aventure, que j’avais le talent nécessaire
pour imaginer une belle histoire. Ses encouragements constants
ne m’ont jamais convaincue de ma qualité d’auteure de livre pour
adultes. À mon sens, le domaine dans lequel j’excelle demeure celui
qui touche au roman pour enfants.
Le décès de ma tante en décida autrement. En effet, après son
enterrement, j’ai trouvé dans ses affaires des photos où elle s’affichait
avec un homme. Au verso de chacune d’entre elles figurait un message,
ainsi qu’une adresse à Marrakech.
Je décidai donc, afin d’en apprendre un peu plus, de m’envoler pour
le Maroc. Fragilisée par une récente rupture amoureuse douloureuse,
je n’étais nullement préparée à affronter le bouleversement qui me
submergea à ma descente d’avion. D’emblée, j’eus le sentiment de
retrouver mon pays d’origine, alors que je n’y avais jamais mis les
pieds.
C’est donc ce voyage qui me détermina à suivre les conseils de mon
éditrice en tentant cette aventure littéraire.
l’héroïne principale. L’auteure nous embarque dans un voyage entre
la France et le Maroc, un jeu de piste que nous suivons pas à pas.
Une succession d’apparences qui va se montrer très perturbante. Un
roman agréable, des personnages parfaitement crédibles et finement
observés. Un petit bémol cependant… Une fin (un peu) trop facile, qui
ME laisse sur ma faim. »
L’analyse de cette madame C. m’intéresse.
Elle considère Stéphanie comme l’héroïne du récit, alors que ma tante
était censée incarner ce rôle.
Au début de son commentaire, cette dame parle d’une succession
d’apparences. Dommage qu’elle ait oublié de s’expliquer sur cette
allusion.
Par contre, elle a raison de signaler que j’ai bâclé la dernière partie de
ce récit. Je n’en pouvais plus de devoir sans cesse corriger !
Le second avis émane de madame F. :
« Isabelle-Monique a publié des extraits très longs de son roman.
L’écriture est très fluide et on apprend beaucoup de choses sur ce pays.
L’histoire est absolument passionnante. »
Cette madame F. ne m’éclaire guère sur ce qu’elle a retenu d’intéressant
sur le Maroc. C’est le genre de phrase que j’utilise quand le contenu
d’un livre ne m’a pas captivée.
Afin de découvrir mon site internet, je tape le mot de passe. Puis, je
navigue dans le champ des icônes afin d’y inscrire « Merly » dans
le cadre prévu. Autant d’opérations qui font soudainement briller de
mille feux mon nom de plume et le titre de mon roman.
Dès lors, je me promène avec aisance de la photo de mon livre aux
extraits sélectionnés pour attirer les lecteurs et je finis ma course dans
l’univers des commentaires. Une démarche qui me réservera quelques
surprises.
La troisième appréciation est rédigée par madame A. :
« Je suis allée lire quelques pages de vos extraits. Pas vraiment
accroché. Désolée ! Opinion toute personnelle… Certes, c’est très
“correct”. Mais je demande plus à un texte. »
Le témoignage de madame A. me blesse.
J’aurais bien aimé qu’elle m’en dise un peu plus ce qu’elle attendait
de mes textes. Comment peut-on se faire une opinion en ne lisant que
quelques pages ?
Au hasard, je clique sur le premier message, rédigé par madame C. :
« Un ouvrage où les destins se croisent, se superposent, s’emmêlent.
Des personnages aux vies “bien rangées” et ce grain de sable qui vient
bousculer le quotidien sans histoires et “cocooning” de Stéphanie,
Le quatrième commentaire vient de madame S. :
« Vous avez beaucoup d’imagination et vous savez utiliser ce que vous
avez observé, mais il y a un mais…
6
Que dire ?
Ce roman est malheureusement sorti lors de l'apparition du COVID.
Ce virus qui a paralysé la planète.
Il devait se retrouver dans des salons du livre de ma région, mais les mesures de confinement prises par le gouvernement ont annulé ce projet.
Pourquoi ai-je souhaité réécrire :
« Et si la vie n’était qu’une succession d’apparences » ?
En fait, pendant les deux années où l’activité de notre pays était à l’arrêt, j’ai eu le temps de le relire et d’établir un diagnostic sévère.
J’ai d’abord décidé de modifier le titre. Je l’ai appelé « Apparences ». Ce qui à mon avis n’était pas une bonne idée.
Dans la foulée, j’ai également changé d’éditeur. Ce qui m'a permis d'aborder l'écriture avec un autre accompagnement.
C’est ainsi que je suis parvenue à réécrire ce roman. Mon but était de prouver qu’une histoire pouvait se réécrire plusieurs fois.
Ai-je réussi ?
L’avis de mes lecteurs était partagé.
Certains ont trouvé le premier ouvrage plus intéressant que le second.
D’autres, au contraire, ont préféré le premier.
Pour ma part, je considère qu'il nécessiterait une autre correction.
Cet avis n'engage que moi.